Voici notre article sur l’ouverture anglaise. Si vous cherchez une ouverture pour sortir des sentiers battus et déstabiliser vos adversaires, vous êtes au bon endroit !

Découvrez :

  • Ce qu’est un système d’ouverture et en quoi l’ouverture anglaise est un bon choix.
  • Les grands principes.
  • Comment aller vers la maîtrise de l’anglaise aux échecs.
  • Les anglaises les plus célèbres.
  • Un système pour jouer contre l’anglaise.

Ouverture anglaise – Un système d’ouverture

L’ouverture anglaise est un système. C’est un développement type, une ligne directrice que vous allez imposer à vos adversaires. Vous allez donc obliger vos adversaires à entrer dans votre jardin, là où vous serez très à l’aise. Et on espère, là où vos adversaires seront en difficulté !

L’ouverture anglaise se caractérise par le premier coup 1.c4.

C’est une ouverture mythique. Tous les fans du jeu d’échecs ont encore les grands duels entre Karpov et Kasparov en tête, Kasparov ayant utilisé l’anglaise pour gagner une partie cruciale et conserver son titre de champion du monde. Et c’est une ouverture qui vous fera progresser dans la compréhension du jeu positionnel.

Nous aimons insister sur la compréhension d’une ouverture, sur sa logique et pas du tout sur le par cœur. L’anglaise est ainsi une ouverture à comprendre et non à apprendre (Et puis ceux qui aiment le par cœur c’est ceux qui se retrouvent démunis quand ils ont un trou de mémoire…).

L’anglaise est l’ouverture idéale. Un système a l’inconvénient de vous enfermer dans un style de jeu. L’anglaise est au contraire assez vaste et assez riche pour avoir les avantages d’un système sans les inconvénients. C’est aussi l’ouverture qu’on apprend quand on veut sortir des sentiers battus. Avec les noirs, nous travaillons beaucoup pour jouer contre e4 ou d4. Alors quand on voit l’anglaise apparaître sur l’échiquier, on est tout de suite beaucoup moins à l’aise… D’ailleurs on nous demande souvent comment jouer contre l’ouverture anglaise !

Ouverture anglaise – Les grands principes

Passons maintenant aux grands principes de l’anglaise.

Une autre façon de contrôler le centre

On appelle centre de l’échiquier les quatre cases marquées d’un rond rouge ci-dessous.

Un des grands principes du jeu d’échecs est de contrôler ce centre afin d’étouffer son adversaire. Pour cela, la méthode principale est de commencer par y placer ses pions. Les premiers coups les plus courants sont donc la poussée du pion du Roi de deux cases (1. e4) et la poussée du pion Dame de deux cases (1. d4). Le but est dans les deux cas le même : former un duo de pions au centre de l’échiquier : e4 – d4.

C’est en tout cas ainsi qu’on voyait les choses pendant très longtemps. Jusqu’à l’arrivée de Richard Reti au début de XXème siècle. Reti a fondé l’école hyper-moderne qui propose une autre façon de se développer : on laisse les pions d et e à leur place pour l’instant et on va contrôler le centre avec les pièces. Les poussées d4 et e4 viendront ensuite et gagneront en force car elles seront soutenues par les pièces.

Le contrôle de la case d5

Comment placer les pièces pour contrôler le centre ? Déjà, le premier coup c4 ne place pas un pion au centre de l’échiquier mais le contrôle tout de même. Ensuite le Cavalier b1 pourra venir en c3 et les blancs ont le choix de développer ou pas leur Fou de cases blanches en fianchetto sur la case g2.

Avec ce type de développement, on voit bien que les blancs ont un bon contrôle du centre même s’ils n’y ont pas placé de pions.

Parlons un peu des autres pièces mineures blanches. Le Cavalier g1 a le choix. Il peut se développer sur la case f3 pour contrôler davantage le centre de l’échiquier. Mais cela peut être assez malin de laisser la diagonale du Fou g2 ouverte et de le placer en e2. Pour cela, les blancs devront faire le coup préparatoire e3.

Le Fou c1 est peut-être la plus mauvaise pièce des blancs, au moins en tout début de partie. Il y a deux stratégies possibles. Tout d’abord beaucoup de joueurs aiment échanger ce Fou qui les gêne un peu. Il faut donc pousser leur petit pion en d3, développer leur Fou c1 en g5 pour l’échanger contre le Cavalier f6.

Mais une autre façon de voir les choses est de se dire qu’on peut patienter. Si le Fou n’a pas de belles cases pour l’instant, cela ne veut pas dire que plus tard, quand la position va s’ouvrir, il ne pourra pas faire quelque chose de bien ! On peut donc le laisser pour l’instant sur la case c1 et aviser plus tard suivant le type de position obtenue.

Le jeu à l’aile dame

En jouant leur pion en c4, les blancs ont pris de l’espace à l’aile dame. Le Fou blanc placé en g2 tape également très fort sur l’aile dame des noirs. Un plan classique des blancs est donc de continuer à y prendre de l’espace en jouant leur pion en b4 (souvent soutenu par une Tour placée sur la case b1).

La pression sur l’aile dame pourra être accentuée par exemple en avançant encore plus les pions a et b mais aussi en libérant la diagonale du Fou g2 en jouant par exemple le coup Cavalier d2 à un moment donné. Le Fou g2 sera alors particulièrement fort. Un des plans classiques des noirs est donc d’essayer de l’échanger en formant une batterie Dame-Fou afin d’amener le Fou c8 en h3.

Une sicilienne inversée

La sicilienne arrive après les coups 1. e4 c5.

C’est une ouverture très célèbre jouée par les meilleurs joueurs de l’histoire comme Kasparov, le champion du monde en titre Magnus Carlsen ou encore le champion du monde de blitz, le français Maxime Vachier-Lagrave.

Eh bien, en jouant 1. c4, vous pouvez très bien retomber sur une sicilienne inversée avec un temps de plus après la réponse noire 1… e5.

Et donc les grands thèmes de l’ouverture sicilienne sont aussi valables dans cette position. Si vous souhaitez approfondir ce sujet, nous vous proposons notre dossier complet sur la sicilienne aux échecs.

La souplesse de l’ouverture anglaise

Si les blancs choisissent 1. d4 comme premier coup, très souvent leur deuxième sera 2. c4.

Cela signifie donc que quand vous commencez par 1. c4, vous pouvez à tout moment jouer d4 et retomber dans une ouverture du pion dame. Cela permet par exemple de « jouer avec les nerfs » de son adversaire qui ne sait pas s’il joue contre une anglaise pure ou contre un début plus classique et qui doit être capable à tout moment de jouer contre les deux systèmes.

Bien sûr, avec les blancs, vous pouvez décider de ne jouer que des structures anglaises sans jamais rentrer dans un début du pion dame. Mais votre adversaire ne peut pas le savoir à l’avance !

Ouverture anglaise – Comment aller vers sa maîtrise

Dans notre formation sur l’anglaise, nous vous faisons progresser en 2 temps :

1. Le grand maître Anthony Wirig vous explique comment bien débuter avec l’anglaise. Anthony vous montre un système très simple pour faire vos premiers pas.

2. Le triple champion de France Christian Bauer vous guide vers la maîtrise de l’anglaise. Les secrets d’un champion sur une ouverture légendaire… 6h de vidéo avec Christian !

C’est donc un pack de vidéos, disponibles dans un espace en ligne qui vous sera réservé. Et si vous n’avez pas suffisamment progressé à votre goût dans la compréhension de l’anglaise, vous avez 30 jours pour demander un remboursement. Pour cela, vous nous envoyez un petit mail à video@apprendrelesechecs24h.com et nous vous créditons sous 3-5 jours.

Cliquez sur l’image ci-dessous si le pack vidéos des grands maîtres Christian Bauer et Anthony Wirig vous intéresse.

Cours en ligne sur l'ouverture anglaise

Ouverture anglaise – Les parties célèbres

Voici maintenant quelques parties qui ont rendu l’anglaise si populaire.

Botvinnik – Reshevsky, avro 1938

Cette partie à tout pour nous plaire. D’abord elle oppose deux génies du jeu. Mikhail Botvinnik est un champion du monde du jeu d’échecs. Il est le premier à parvenir à reconquérir son titre et a marqué l’histoire des échecs grâce à la précision scientifique de son étude des ouvertures. L’américain Samuel Reshevsky est un enfant prodige qui a été très vite très fort. C’est le plus fort joueur américain avant Bobby Fischer. Et cerise sur le gâteau, cette partie a lieu durant le tournoi légendaire d’Avro 1938. Un des plus forts tournois de l’histoire.

Regardez bien dans cette partie :

  • La poussée d4 retardée qui arrive avec beaucoup d’impacts et qui permet à Botvinnik de gagner l’avantage d’espace.
  • La poussée à l’aile dame.
  • Le double sacrifice magnifique en e6 et en d6 pour gagner la paire de Fous et des pions passés qui seront inarrêtables.

Bon visionnage !

À la toute fin de la partie, après la promotion du pion c7 en Dame au bout de l’échiquier, si les noirs prennent la Dame c8 avec leur Dame, il suivra Dxg6 échec et mat.

Joli non ?

Karpov – Kasparov, Séville 1987, 2ème partie

Là aussi nous sommes gâtés ! Séville voit la quatrième confrontation entre les champions du monde Garry Kasparov et Anatoly Karpov organisée par la FIDE (fédération internationale des échecs). L’utilisation de l’anglaise a surpris Anatloy Karpov. Pourtant c’est lui qui sort la grande nouveauté du match : le coup 9… e3.

Cette nouveauté a été préparée par Karpov 10 ans avant cette partie pour le match le championnat du monde contre Viktor Korchnoï. Le but du coup e3 est de planter une épine dans la position blanche et d’empêcher un développement harmonieux. Après ce coup, Kasparov réfléchira une demi-heure !

Voici la partie.

Le roque blanc est bien trop affaibli et malgré le peu de matériel, le Roi blanc se fait mater… Voici les variantes :

  • Si 33. Dd2 afin de contrôler la case g2 et d’empêcher un baiser de la Dame, 33… Df1 mat
  • Si 33. Df2, il suit 33… Dd1+ 34. Df1 DxDf1 et c’est mat sur la première rangée cette fois-ci.

Karpov – Kasparov, Séville 1987, 24ème partie

Nous sommes maintenant à la dernière partie. Kasparov doit l’emporter pour rejoindre Karpov au score et remporter le match. Victoire obligatoire ! À l’époque, si un match se terminait par la nulle, le champion du monde conservait son titre.

Et bien sûr Kasparov choisit l’anglaise !

Voilà pour ces parties qui ont fait l’histoire du jeu d’échecs. Sachez que l’anglaise est encore de nos jours très jouée au plus haut niveau. Il y a encore quelques années, la plupart des duels entre les joueurs du Top 10 mondial que sont Magnus Carlsen, Fabiano Caruana et Levon Aronian avaient l’anglaise comme terrain de jeu.

Jouer contre l’anglaise

Jouer contre l’anglaise n’est pas une mince affaire. On peut se sentir perdu face à l’immensité de la tâche. Aussi, nous vous proposons un système, une façon de jouer que vous pourrez appliquer quelle que soit la façon de jouer l’anglaise de votre adversaire. Nous convoquons donc à nouveau Kasparov pour vous montrer un système assez dynamique pour jouer contre l’anglaise.

Notez bien la position après le 13ème coup noir. C’est celle-là que vous devez viser. Les noirs ont ainsi évacué la grande diagonale h1-a8 et sont prêts à jouer g5 puis Dame e8-h5 pour monter une attaque. Dans la partie, les blancs vont tenter de réagir au centre mais ne vont pas être en capacité de stopper l’attaque noire.

Et maintenant à vous de choisir

Voilà pour notre article sur l’ouverture anglaise. N’hésitez donc pas à le partager sur vos réseaux sociaux s’il vous a plu !

Découvrir notre programme gratuit