la menace aux échecs est plus forte que son exécution ! C’est en tout cas ce qu’affirme le très fort joueur Aaron Nimzowitsch. Mais que veut donc dire cette étrange affirmation?

Le côté psychologique de la menace aux échecs

Un joueur soumit à une menace doit la prendre en considération et ainsi dépenser du temps et de l’énergie pour la rendre ineffective. Gardons donc la menace le plus longtemps possible sur l’échiquier pour obliger notre adversaire à fixer son attention sur celle-ci !

Rappelons que nous avons des difficultés à fixer notre attention sur des choses en même temps. En témoigne une vidéo étonnante que vous trouverez ICI .

Un autre côté psychologique de la menace tient au rôle des émotions. La menace pesant sur notre adversaire peut le rendre pessimiste et le faire surestimer vos forces. Cela le fera peut-être jouer des coups un peu timide vous laissant l’initiative.

Voyons un exemple.

C’est aux blancs de jouer. Ceux-ci ont à disposition un échec à la découverte potentiellement dévastateur en bougeant le Fh7. Mais pour l’instant l’exécution de cet échec ne donne pas grand-chose. Alors gardez la menace et renforcez votre position (en amenant la Dame par exemple). Votre adversaire devra constamment surveiller l’échec et à la découverte ce qui est épuisant !

Garder une menace aux échecs pour ne pas perdre le potentiel de sa position

Lorsque deux pièces peuvent se prendre, on dit qu’il y a une tension. Le camp fort doit alors garder la menace de l’échange le plus longtemps afin de maintenir le plus de possibilités. Savoir quand maintenir une tension ou pas est un des thèmes stratégiques des échecs. Terminons cet article avec un exemple très simple.

Les habitués du jeu d’échecs auront reconnu la défense française. La tension est entre les pions e4 et d5. Si les blancs échangent en d5 (la variante d’échange de la française), la position s’aplatit et les chances d’obtenir l’initiative sont très petites.

Par contre, deux des grandes variantes de la française Cc3 et Cd2 conservent la tension et ont bien meilleures réputations. Les blancs auront plus tard le choix entre la poussée e5, l’échange en d5 et le maintien de la tension ce qui pose de gros problèmes aux noirs pour organiser leur réflexion. Parfois, les noirs préfèrent même échanger en e4 pour simplifier la position quitte à laisser le centre aux blancs.

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