Cela nous a amusés beaucoup de dédier une capsule aux zeugmes ! Ce phénomène linguistique met en effet en avant la subtilité des concepts et surtout permet de construire des phrases assez amusantes. Mais commençons d’abord par l’exercice d’échecs : vous avez les blancs et vous devez mater les noirs en deux coups. Attention au pat !

Les blancs jouent et matent en deux coups :

Avant de regarder la solution, familiarisez-vous avec la notion de pat aux échecs.

La solution de la capsule

Les blancs ont l’avantage d’un Fou mais cela semble compliqué de mater rapidement le Roi noir. En effet, si le Roi blanc prend le pion g6, c’est pat et si c’est le Fou qui prend g6, les noirs récupèrent le pion g7 avec leur Roi et le mat s’est éloigné…

Heureusement, aux échecs, la prise n’est pas obligatoire ! Ainsi, le bon coup est 1. Rh6 !!

Un très joli coup ! Le Roi noir ne peut plus bouger… C’est pat ? Non ! Malheureusement pour eux, les noirs peuvent avancer leur petit pion g6 : 1… g5 libérant la diagonale b1 – h7. Alors, 2. Fh7 mat ! Une très jolie composition !

Pourquoi aime-t-on les zeugmes ?

Parce qu’ils nous font rire ! Un zeugme est une phrase dans lequel un mot est présent une seule fois et est utilisé avec des sens différents. Voici quelques exemples échiquéens :

Le joueur a les blancs et perdu (le verbe avoir est utilisé comme participe passé et comme synonyme d’obtenir)

J’ai perdu ! Dit-il en français et toute sincérité (deux sens de « en »)

La sicilienne était ouverte et dragon (ça c’est pour les initiés du jeu d’échecs !)

Mais nous aimons les zeugmes aussi parce qu’ils reflètent la façon dont chaque langue a regroupé des concepts. Ainsi en français, le jeu regroupe les jeux de société, la musique et le sport. On peut dire je joue aux échecs et au foot. En mandarin par contre, on ne pourrait pas dire une telle phrase car ce sont deux mots différents qui désignent « jouer aux échecs » et « jouer au football ».

Enfin, retrouvez toutes nos capsules.